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Oui Foglia, éduquer l’humain ou le futur travailleur?

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Il faut que je vous fasse une confession. Quand je me fais aller les méninges pour vous transmettre mes réflexions sur le web, et ce, depuis que j’ai commencé à le faire en 2007, j’ai le syndrome de l’imposteur.

Je viens d’une famille déconstruite de la classe très moyenne (et même assez pauvre, à certains moments) et qui n’était pas un terreau très fertile pour me pousser vers l’intellectualisme. Donc, à l’adolescence, mis à part une manifeste sensibilité artistique, j’étais aussi con que les autres. J’avais de la facilité à l’école, mais je savais que je pouvais obtenir entre 70% et 80% dans tous mes cours sans vraiment étudier, alors je ne faisais pas plus d’effort qu’il ne le fallait. Sans doute inconsciemment pour être aussi con que les autres.

C’est fort le désir d’être dans le groupe. Et quand le groupe tend à niveler vers le bas, il est bien normal de penser qu’un contrepoids est nécessaire. Idéalement, c’est le système d’éducation la solution, avec des exigences réalistes, mais avec assez de nerfs pour encourager le dépassement de l’élève, et ultimement, avec le total concours des parents. Personnellement, je pense qu’il m’a manqué des deux. Jusqu’au cégep, mon parcours académique a été trop facile et l’influence parentale a été à cette mesure.

Pour dire vrai, je ne connaissais que le dépassement de soi durant mon enfance et mon adolescence alors que je m’adonnais à des activités artistiques, surtout le dessin. Finalement, j’ai un DEC et un BAC en arts plastiques, rien de trop surprenant.

Tout ça pour dire que j’ai le syndrome de l’imposteur parce que mon cheminement n’avait rien pour me pousser à analyser, philosopher et écrire sur la politique et autres sujets de société d’une manière aussi constante depuis 5 ans. Pour ce qui est de la qualité, je vous laisse en juger, mais je crois avoir un peu tiré mon épingle du jeu. Peut-être justement parce que mon vécu et mes expériences sont artistiques.

Mais le but de cette démonstration n’est pas de faire un simple étalage de mon passé. C’est plutôt que je tente de faire écho au dernier billet de Foglia, « Starbuck », où il parle d’éducation, et surtout, de la partie parentale :

C’est un père de famille qui écrit à la prof de français de son fils en première année au cégep de Lanaudière. […] Il se décrit comme un parent responsable qui, […] essayait d’aider son ado à reprendre ses cours, en particulier son cours de français, et c’est ce faisant qu’il a découvert Le malade imaginaire dans le plan de cours de la prof. Il est alors saisi d’un immense découragement, pour la première fois de sa vie de parent, il baisse les bras: j’étais désespéré, sans voix, pour la première fois de ma vie, je me suis vu incapable de l’aider. Je me suis senti désarmé devant des mots, des expressions, des réflexions, des analyses d’une lecture indigeste QUI S’ADRESSE PLUS À DES ÉTUDIANTS EN ART ET LETTRES ou à des futurs enseignants ou écrivains qu’à des étudiants qui doivent malheureusement passer par le cégep et des cours obligatoires pour accéder à l’université.

Et en écho aussi à la réponse de Catherine Voyer-Léger qui argue que cet exemple est effectivement représentatif de la mouvance « du citoyen-consommateur qui estime que ce dont il a envie est nécessairement le meilleur », mais qu’elle ne croit pas que la jeunesse est pour autant en perdition, contrairement à ce que semble penser Foglia :

à 24 ans, quand ils sortent de l’université, y’en a pas un crisse, […] qui fait la différence entre culture et loisir, entre émancipation et consommation.

Pour ma part, je crois que c’est beaucoup le hasard qui a fait en sorte que je connais maintenant la différence entre la culture et le loisir, entre l’émancipation et la consommation. Avant d’arriver au cégep, je n’en avais aucune idée. J’étais aussi con que les autres.

Mais c’est drôle comment le fait de pointer la problématique de cette manière fait ressortir le caractère politique et idéologique dans l’éducation, et le système de valeurs qui y est intrinsèque. Et il m’est impossible de ne pas utiliser une certaine grille gauche-droite pour arriver à l’analyser. Mais je vais quand même essayer d’être divertissant…

On s’entend que, selon le cliché, le droitiste ultime a une opinion de la culture très négative alors qu’il glorifie le loisir et le divertissement. Pour lui, la culture générale consiste à connaître les succès cinématographiques récents du box-office (états-uniens de préférence) et, pour ce qui est de la musique, le « Top 40 » (et toutes les autres formes d’arts sont de la sous-culture, à quelques exceptions près). Plus objectivement, il considère que la culture ne devrait pas être subventionnée. Alors, si le système d’éducation est une créature étatique, donc subventionnée comme un cauchemar, la culture ne devrait pas s’y retrouver. Ainsi, tout ce qui fait la promotion de la culture dans un contexte subventionné est du gauchisme, le mal. Et une matière comme l’Histoire devrait évacuer toute référence aux arts et la culture.

J’espère vraiment que j’exagère.

Pour ce qui est de l’émancipation et de la consommation, le calcul droitiste est très simple. L’émancipation sociale et personnelle passe par la consommation et quiconque remet en question cette recette est un gauchiste, le mal incarné. Le progrès social passe obligatoirement par la croissance et le moteur de la croissance est la consommation. Donc, quiconque croit que la croissance n’est pas toujours une bonne chose est coupable de crime contre l’humanité, puisque le salut de l’humain passe par la consommation.

Là-dessus, je ne crois vraiment pas exagérer.

Alors, voilà, dans une optique de droite, l’éducation n’est qu’utilitaire (avec pour certains le désir d’un extra religieux, parce que la seule culture acceptable est religieuse). Pour la gauche, il est surtout question d’éduquer l’humain pour en faire un citoyen, un être conscient d’être en société, avec un bagage, une perspective, au lieu d’être un simple consommateur.

L’idéal serait d’arriver à faire tout ça à la fois sans que ce soit contradictoire. (Mis à part l’extra religieux.)

 

(Photo : solarnu)


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